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Environnement : l’adhésion ou la polarisation ?



Publié par: Marc-Antoine Lemay

La relance qui suivra la crise que nous connaissons sera une occasion en or de mettre en œuvre un virage vers une économie verte et durable. Au Québec, pour les partisans d’un tel virage, le mandat de la CAQ soulève davantage de questions qu’il n’offre de réponses et de résultats. Leur plan vert ne mesure pas les GES, maintient semi-ouverte la porte à GNL Québec, et les projets de transports en commun ne finissent plus de tergiverser. En somme, la CAQ n’a pas de vision claire en matière d’environnement et de lutte aux changements climatiques et il faut se tourner vers une autre approche.

Nous avons soif de projets inspirants en environnement. Or, les partis politiques présentent deux messages très différents vis-à-vis l’urgence environnementale, et le hasard a voulu que les formations politiques qui incarnent ces deux approches distinctes sortent simultanément sur la question.

D’un côté, Québec solidaire a rappelé son opposition à GNL Québec en procédant à quatorze manifestations à travers le Québec où les militants de Québec solidaire ont installé des banderoles contre le projet sur des viaducs et des édifices. Les slogans utilisés, comme « Non à GNL » et « GNL serpuarien », ou encore des symboles forts comme le poing dans les airs sont le reflet d’une approche fondée sur l’opposition au gouvernement.

D’un autre côté, le Parti Québécois a dévoilé son plan de transition vers une économie propre et durable qui comprend une série de mesures comme le soutien aux entreprises dans les énergies vertes, l’utilisation du fonds des générations pour accélérer la transition, la mise sur pied d’un fond de transition juste, l’accélération des investissements en infrastructures vertes et en verdissement des villes, et des mesures pour assurer l’exemplarité de l’État québécois. Ce plan assume pleinement le virage en donnant l’exemple. Bien que le député péquiste Sylvain Gaudreault se positionne contre GNL Québec depuis plusieurs années, l’essentiel de ses messages environnementaux visent la création d’emplois dans la filière énergétique verte de manière à donner des projets porteurs à ses électeurs.

À nos yeux, ces deux approches sont différentes. L’une amènera plus de polarisation et l’autre amènera plus d’adhésion. D’un côté, QS pose des actions instantanées de militantisme qui sont sans nuance et davantage tournées vers des messages négatifs. De l’autre, le Parti Québécois cherche à présenter des solutions positives et susciter de l’adhésion chez des électeurs pour qui l’environnement n’est pas la principale priorité. Depuis trop longtemps, le Québec ne réussit pas à porter au pouvoir un parti dont le programme est de faire de l’environnement et de la lutte aux changements climatique une priorité. La question suivante s’impose : quelle approche est la plus susceptible de mobiliser la plus grande partie de la population?

Ce sont les jeunes qui vont ramasser la facture et les nombreuses conséquences du laisser-faire en environnement des dernières décennies. Malheureusement, le temps presse pour agir. La planète vit actuellement une crise climatique et la confiance de la population envers les gouvernements est à la baisse. Nous croyons que la priorité est de faire élire un gouvernement qui a un plan rassembleur et intelligent. Le seul moyen d’y parvenir est de convaincre le plus grand nombre de personnes et de favoriser l’adhésion à une relance économique propre et durable. Si l’on veut réellement réussir une transition et un changement des mentalités, ça prend non seulement rapidement un plan crédible, mais par-dessus tout une communication de ce projet qui rend possible l’adhésion et le vote de la population en ce sens. C’est ce que plusieurs, dont Joe Biden aux États-Unis, sont déjà en train de réussir à travers le monde.

Pourquoi pas nous ?

Auteurs : Mathilde Landry et Charles-Hubert Riverin, étudiants au Cégep de Ste-Foy

*Cette chronique est écrite par deux de nos militants. Ce texte n’est donc pas produit par l’exécutif du CNJPQ.