Le poste de Gouverneur général – La plante verte la plus coûteuse de l’univers
13 août, 2020Dans les derniers jours, l’univers médiatique québécois a été bouleversé par un énorme scandale. La gouverneure générale du Canada, Julie Payette, est accusée d’avoir fait subir du harcèlement psychologique aux employés de Rideau Hall. Elle y aurait fait régner un climat de travail « toxique ».
Évidemment, dans la population québécoise ce fut la consternation. Il y a deux questions principales qu’on peut se poser face à ce scandale. Premièrement, pourquoi exactement est-ce que quelqu’un dont la fonction principale est d’exister fait du harcèlement psychologique? Voulez-vous bien m’expliquer quel genre de pression elle pouvait mettre sur ses employés? Dans quel but? Ce n’est pas comme si qui que ce soit allait remarquer s’il y avait une sous-performance dans l’entourage de la gouverneure générale.
Deuxièmement, n’y a-t-il pas quelqu’un qui vérifie ce genre de chose? Visiblement pas. Il semblerait qu’il n’y ait personne qui encadre ou garde un œil sur la gouverneure générale. C’est d’ailleurs l’un des éléments que plusieurs employés de Rideau Hall ont décrié aux médias : il n’y avait personne à aller voir en cas de problème.
C’est une problématique qui s’ajoute à la longue liste de problèmes éthiques et structurels que pose l’existence même de ce poste.
Tout d’abord, ce poste est une insulte à la démocratie. On parle d’une non-élue qui règne symboliquement sur le Canada au nom d’une autre non-élue qui se trouve sur un continent étranger.
Ensuite, il faut se rendre à l’évidence, la fonction de Gouverneur général est un poste principalement esthétique. Julie Payette, malgré ces exploits passés d’astronaute, reste principalement, à son poste actuel, une décoration. Elle est une espèce de plante verte ultra-glorifiée. À la différence qu’une plante verte n’a besoin que d’eau et de soleil pour survivre, la gouverneure générale a besoin de plusieurs millions de dollars, une résidence toute payée et une énorme quantité de pouvoir, quoique symbolique.
En autres mots, c’est un énorme gaspillage parfaitement inutile. Certains diront que ce n’est pas différent pour la reine en Angleterre. Par contre, je ferais remarquer qu’en Angleterre, plusieurs économistes estiment que la Reine rapporte plus d’argent au pays qu’elle n’en coûte, simplement grâce au profit généré par le tourisme.
Dans un pays réellement démocratique, un poste aussi inutile, coûteux et impossible à encadrer que celui de Gouverneur général aurait été aboli il y a longtemps. Mais au royaume de Justin Trudeau et de Stephen Harper, le courage politique est inexistant.
Voyons les choses en face. Si l’élite politique canadienne ne s’est pas encore attelée à abolir ce poste et à trouver un meilleur système, c’est surtout par paresse politique et par peur des répercussions. Ce n’est certainement pas parce qu’ils aiment le concept, qui est indéfendable. C’est pratiquement le même problème pour le Sénat, une autre institution absolument inutile, obsolète, et antidémocratique, qui gobe plusieurs millions de dollars des taxes et impôts, mais qu’encore une fois les politiciens fédéraux se sont montrés incapables d’abolir.
En somme, le système fédéral canadien est fondamentalement brisé. C’est un système incapable de régler ses propres lacunes. L’enquête commandée par Justin Trudeau au sujet de Mme Payette va peut-être révéler quelque information intéressante. Par contre, elle ne pourra pas arranger les sérieux problèmes que posent cette fonction. Le fédéralisme canadien ne fonctionne pas. Ici, je l’ai démontré surtout par ses institutions politiques désuètes, mais on peut le voir sous beaucoup d’autres angles.
Outre sa Chambre haute et sa cheffe d’État embarrassante, le Canada a su nous décevoir de bien d’autres manières. Qu’on parle de diplomatie, de transferts fédéraux, d’environnement ou de respect des compétences du Québec, le Canada ne manque pas de créativité dans ses façons de mal nous représenter.
Moi, j’ai une solution très simple pour nous débarrasser de toutes les plantes vertes canadiennes : foutre le camp, et devenir un pays libre!
*Cette chronique est écrite par l’un de nos militants. Ce texte n’est donc pas produit par l’exécutif du CNJPQ.